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Articles

Affichage des articles du 2018

Une tranche de vie de campagne.

     J'ai passé une journée dans ma campagne. Levé les yeux, regardé danser les arbres au rythme du vent, un peu éblouie par le soleil et tourmentée par ces lieux qui changent. Ils ont démoli le pont de bois de mon enfance pour y mettre un pont en métal, trop dangereux il paraît. Moi, j'arrivais avant à traverser ce pont sur les mains, les yeux au sol pouvant apercevoir à travers les lattes de bois la rivière qui elle, est toujours là.       C'est une tranche de vie que j'écris. C'est un dimanche de brocante dont l'organisation repose depuis plusieurs décennies sur la motivation de certain.e.s membres de ma famille, bénévoles dans l'association qui tente de faire vivre encore ce petit bout de ville ouvrière qui sombre dans l'oubli et dans la grisaille. L'ambiance n'y est plus la même. Autrefois sur cette brocante, on trouvait des trésors vendus quelques pièces par des collectionneurs. On y trouve maintenant des babioles, des vêtements, d...

Escale à Paris, Chérie.

        J'ai toujours du mal à comprendre comment fonctionnent les mécanismes de l'Amour. Du reste, comment du jour au lendemain, sans qu'on ne puisse vraiment expliquer pourquoi ni définir un point de basculement, un.e illustre inconnu.e devient une personne que vous n'oublierez probablement jamais.          C 'est un peu ce qui s'est passé avec M. Je me garde bien d'écrire son prénom, je le garde pour moi. C'est une histoire insensée, une rencontre au hasard, une intrigue faite de curiosité et de fascination mutuelle qui nous a lié plus que de raison. Nous cherchions il y a peu le point de basculement, de non-retour. A quel moment est-ce devenu plus fort que nous ? Depuis quand exactement ne contrôlons-nous plus ?           N ous sommes un livre fait de tout ce qui nous sépare. Et il y en a, des choses entre nous. Quelques cent-cinquante kilomètres, une génération, des divergences d'opinion, quelqu...

Cette musique que joue mon coeur ...

    Hello ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit ici. Je reviens ce soir après un long moment de flou et d'écrits compliqués. Depuis quelques mois, je travaille sur un roman court. Me voilà auteure de 150 pages d' "écriture de moi-même" qui n'ont pas vocation à être publiées, ni lues par quiconque, mais dont j'avais besoin pour revenir plus légère à ce blog qui me tient énormément à cœur. Et même si ce "livre" va certainement dormir dans un ordinateur pour l'éternité, je prends la liberté d'annoncer qu'il est écrit puisque j'en suis fière, fière d'en avoir au moins terminé un.  Mais écrire simplement pour soi a parfois trop le goût de la solitude, et j'avais besoin de revenir vous parler ici. Comme dans chacun des billets précédents, je viens livrer quelques morceaux de moi. Et ce soir, j'ai envie de vous parler de musique ou plutôt de chanson. Vous comprendrez, il faut que je vous parle ...     ...

Pour mettre un gymnase rue de la Paix.

     A l'adolescence on se fabrique un monde, dans le mien il y avait beaucoup de choses. Des choses mouvantes et instables. Seulement une qui n'a jamais provoqué d'orages, une seule, mon sport. Je fais partie de ces personnes qui n'ont que leur discipline sportive à la bouche, il y a dans chacune de mes journées quelque chose qui m'y rapporte : un son, un mot, une discussion, un texto ... Toujours quelque chose ma rappelle le gymnase, lieu de tant de moments de joie. Voilà cinq ans que je n'ai pas foulé un plateau de compétition pour y viser un podium, trois ans que je n'y passe plus quatre heures par semaine dans un jogging de coach. De temps en temps, lorsque j'y retourne, je constate avec bonheur que rien n'a changé. Jamais. C'est pour cette raison que ce n'est non pas un hôtel, mais bien un gymnase que je voudrais mettre rue de la Paix.      J'ai toujours eu un rapport particulier aux lieux. Ce soir, à la salle, c'était co...

Giboulées de mars.

     Du plus loin que je m'en souvienne, j'ai toujours détesté le mois de mars. Cette année encore, j'attends avec impatience de le voir se terminer. Mars est une horreur climatique. Après avoir supporté de longs mois les hivers pluvieux du nord de la France, nous aimerions tous nous enchanter des premiers soleils qui tentent de temps à autre de venir percer la grisaille. Au mois de Mars est associée la curieuse impression que tout est froid, le temps, les gens, la vie. Curieuse impression donc que rien ne va comme on le veut. L'espoir de voir revenir le soleil se couple toujours aussi à l'euphorie de pouvoir enfin se délester de quelques couches de vêtements, ce que nous faisons. Toujours, c'est le mois du rhume du faux espoir, du corps qui vous crie "Tu n'aurais pas du sortir sans écharpe.". Il n'y a plus de plaisir à s’emmitoufler dans des pulls sombres quand on attend l'été et la libération de la peau inlassablement blanche de l'...

Génération quoi ? Paysage enfantin (1997-2017)

TW : Ce billet est susceptible de mettre un coup de vieux à des personnes très jeunes.       Je ne sais pas vous, je crois que cela doit être pareil pour tout le monde. Lorsque je discute avec des personnes nées en même temps que moi, qu'on étale nos enfances, nos discours prennent parfois des tournures hilarantes à base de : "Mais oui, je ne me souvenais plus de ça ! On a eu, la même enfance."      On m'a souvent dit que j'étais une enfant du XXIème siècle, d'une génération marquée par le 11 septembre 2001 car nous sommes les derniers, puisque nés quelques années avant, à pouvoir nous en souvenir assez distinctement. Nous sommes aussi les premiers à avoir eu des cours de prévention, très jeunes, sur le VIH. La découverte du SIDA et le 11 septembre 2001 ne sont pourtant pas des heures glorieuses, et ce n'est pas de cela que j'ai envie de me souvenir. D'autres choses plus cocasses nous ont marqué, j'avais envie d'y revenir.   ...

Immersion dans la licence en histoire, l'université.

     Salut ! Ce billet est à l'attention des lycéens qui se demandent, dans leur grand malheur, que faire de leur avenir. J'y ai pensé en me souvenant des discours entendus dans mon entourage lorsque j'ai dit vouloir aller à la fac, en première. Déjà que j'étais en Littéraire, demander à entrer à la fac a pas mal terrorisé mes parents et mes proches. "C'est une usine à chômeurs" disaient-ils.         Je voulais être prof moi, je ne voyais pas l'intérêt d'aller me perdre en DUT, en BTS ou pire encore ... En prépa, malgré le forcing de ma prof de littérature. Ce n'était pas ce que je voulais faire. Pour la prépa, j'ai un peu regretté par la suite. Puis, YOLO, je n'aurais pas supporté cet univers, ce milieu pendant deux ans. Bien entendu, libre à tout le monde d'intégrer hypokhâgne, seulement si vous en avez envie et si vous supportez bien la pression professorale et sociale dans laquelle vous risquez de vous empierger.  Fort h...

De ceux qui ré-ouvrent les plaies cicatrisées.

     Je me mets sur ce billet un peu tristounet et difficile à écrire. Parce que je crois qu'il a deux visées. La première, c'est d'exorciser de vieux souvenirs douloureux. La deuxième, c'est d'essayer de faire comprendre aux personnes qui se permettent de vous frapper de sarcasme ou de méchanceté que leurs paroles ont des conséquences.       J'ai été une gamine discrète jusqu'à l'adolescence. De celles qui ont peu de soucis sérieux, beaucoup de copains copines, de bons résultats et une famille attentive. Cela ne m'a jamais empêché d'être exposée aux dires des autres, à leurs regards, à leurs moqueries et autres jugements. Pourtant, je suis privilégiée : une meuf blanche, de classe moyenne, valide, assez sûre d'elle.       Enfant, j'étais toujours celle qui suivait les autres. Je ne suis pas une leadeuse, ne l'ai jamais été. J'étais assez peureuse. J'ai toujours eu peur des gens, comme beaucoup d'enfants qui souff...

La complainte du Gnocchi mal cuit.

" A Manon, à Nathalie, à CrohnEmbourg.  Il fallait depuis longtemps que j'écrive ce billet, et le voilà enfin.  Le fruit de moult réflexions sur les gnocchis, c'est un peu pété comme thème inspirant.  Mais toujours en accord avec les péripéties estudiantines de deux presque soeurs,  dont la Brune voulait en dire quelques mots à la Blonde."      Tout commence avec un Gnocchi, un soir d'hiver dans une poêle anti-adhésive, au retour d'une première beuverie. Les Gnocchis sont importants, et vecteurs de questionnements divers. Lorsque la Brune les cuit un peu trop et dans du beurre, la Blonde les laisse gonfler à feux doux dans une poêle pleine de graisse de chipolata. La Brune les aime entiers dans la bouche, la Blonde les coupe en deux et les agrémente de lardons et de crème. Le désaccord Gnocchesque qui trouve finalement un point d'accord. Une phrase indiscutable résultante de quatre grammes dans chaque oeil : Les Gnocchis, ça prend de la pla...