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Giboulées de mars.


     Du plus loin que je m'en souvienne, j'ai toujours détesté le mois de mars. Cette année encore, j'attends avec impatience de le voir se terminer. Mars est une horreur climatique. Après avoir supporté de longs mois les hivers pluvieux du nord de la France, nous aimerions tous nous enchanter des premiers soleils qui tentent de temps à autre de venir percer la grisaille. Au mois de Mars est associée la curieuse impression que tout est froid, le temps, les gens, la vie. Curieuse impression donc que rien ne va comme on le veut. L'espoir de voir revenir le soleil se couple toujours aussi à l'euphorie de pouvoir enfin se délester de quelques couches de vêtements, ce que nous faisons. Toujours, c'est le mois du rhume du faux espoir, du corps qui vous crie "Tu n'aurais pas du sortir sans écharpe.". Il n'y a plus de plaisir à s’emmitoufler dans des pulls sombres quand on attend l'été et la libération de la peau inlassablement blanche de l'hiver. 

     Le mois de mars est une épreuve psychologique sur le plan personnel. Un certain nombre de dates macabres viennent ponctuer mes semaines de larmes et de questionnements douloureux. Au sale souvenir des années passées, du 16, du 24, du 28 mars, j'aimerais parfois dire d'aller se faire mettre. Mars et le découragement, mars et son anxiété, mars et ses préparations d'examens imminents, mars et sa grisaille, sa pluie, ses giboulées. 

     Mars et l'attente d'avril, des dates anniversaires plus festives de mon entourage. L'attente interminable du confort des terrasses ensoleillées, des journées à bouquiner dos contre un arbre lorsqu'on arrive à trouver à force de persévérance des coins d'herbe qui soient calmes dans ces villes qui nous tiennent loin de nos forêts. Mars qu'on voudrait plus doux, plus festif et plus coloré. Mars et ses envies de ne rien faire. Mars ... 

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