Accéder au contenu principal

Carmen Vaz est un rêve d'enfant.

     J'ai envie de vous parler d'un rêve d'enfant qui me tient à coeur plus que n'importe quoi. Et si je vous en parle, c'est parce qu'un rêve d'enfant ne se réalise que si l'on s'en donne les moyens. J'ai longtemps essayé mais le chemin qui m'en sépare est plein de brume. Ecrire pour vous me redonnera l'envie de travailler, et d'y croire encore, j'espère.

     Ce rêve est un livre, un roman imaginé quand j'étais au collège. Ça se passe sur un bateau, et mon héroïne est un personnage étrange. L'histoire est inventée de toutes pièces (quoi que...), tout se passe dans un espace-temps réel que je n'ai pas connu. Le défi majeur est celui de l'anachronisme. Vous auriez imaginé un trois mats et son équipage fendant les mers dans les années 1980 ?

     Auriez-vous eu le courage de diriger des expéditions de commerce maritime à bord d'un navire d'un autre temps si votre père, tout juste décédé, vous avait laissé ce navire pour héritage ? Carmen Vaz, elle le fera. Elle dirigera cet équipage à tout juste vingt-neuf ans, orpheline et sans compétences. Carmen est torturée, ses monologues intérieurs n'en finissent pas. C'est une jeune femme qui doute, qui pense, qui se remet en question. Elle pleure beaucoup. Mais elle tient face au vent. On me demande souvent de qui est inspirée cette femme que j'invente au fur et à mesure des années. Elle est inspirée de toutes les femmes qui ont influencé ma vie, de trois fées qui m'ont accompagnées et qui m'accompagnent encore. Mais elle a ce trait de caractère de quelqu'un d'autre, puis d'une autre personne encore. Carmen Vaz est le fruit de ce que j'ai retenu de positif chez les gens. Elle a même quelques traits masculins. Si vous avez marqué mon esprit d'un trait particulier, d'un sourire ou d'une phrase, il y a des chances que Carmen soit un peu vous et que vous vous reconnaissiez en elle. D'ailleurs c'est pour ça que j'écris, pour que les gens puissent se reconnaître et/ou se sentir moins seuls. Tout comme moi je lis pour me sentir moins seule car un livre est un ami fidèle et silencieux.

     Carmen devient presque quelqu'un de réel. Déjà parce qu'elle a un visage, dessiné par une amie à partir d'un portrait écrit. Son caractère et ses démons, puisque je les ai inventés, me sont familiers. Et Carmen Vaz est une femme forte qui devient souvent cette petite voix dans ma tête qui me souffle avec humour : "Si j'ai pu survivre à la traversée de l'atlantique, tu peux bien surmonter tes petits tracas.". Mais Carmen est l'un de mes plus gros tracas. L'envie d'écrire me passe, les pages ne viennent jamais assez vite, les phases ne sont jamais assez belles. Il m'arrive parfois de passer des heures entières sur trois pauvres phrases qui ne sonnent pas bien ou de réfléchir des jours entiers sur un prénom, un nom de marque ... Rien n'est instinctif dans une histoire qu'on invente. Si on écrit instinctivement, alors l’histoire devient personnelle et se rattache forcément à des expériences vécues. Ce n'est pas le but de ce livre. Et même si certains traits de Carmen me font parfois me rendre compte qu'elle est un peu moi, je ne veux pas que ce livre soit une fiction de ma vie. 

     Pourtant, l'image de moi, à 35 ou 40 ans, assise au fond d'une librairie tendant aux gens un livre sur lequel est écrit mon nom me fait rêver. Etre auteur, c'est aussi être inventeur. Et inventeur est sans doute l'un des plus beaux métiers du monde. La créativité est ce que l'homme a fait de mieux. Devenir l'une de ces créatrices d'histoires sur papier est une chose désormais bien au delà du rêve, c'est un but, une trajectoire de vie. Qui sait ? Le prochain Zola est peut-être caché en chacun de nous. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

A comme "Amour", A comme "Apprendre".

      Dans l'une de ses chansons, Lynda Lemay écrit :  "Les mots se bousculent dans ma tête, j'ai pas la formule qu'il faut.  Pas aujourd'hui, demain peut-être, j'trouverai le moyen de cracher le morceau.  En attendant je me réfugie dans un silence qui me ronge le cœur,  depuis que j'ai rencontré Marie..."      Je suis une jeune femme avec un passé amoureux illogique. Une homo longtemps refoulée, une adolescente qui consentait passivement à croire que le flamme qu'ils décrivaient tous et qu'ils appelaient Amour était une chimère. Longues ont été les années passées entre les bras de garçons - gentils la plupart du temps - desquels j'étais persuadée d'être amoureuse. Sans ne jamais franchement tressaillir sous la force de quoi que ça soit, accomplissant mécaniquement par mimétisme tout ce qu'il était logique de faire pour me fondre dans la masse. Je les aimais, je crois, mais n'en serai jamais sûre. Jamais d...

Les chrysanthèmes de 2020

     A toutes et tous, pardonnez moi par avance, ce billet n'est pas gai. Il est placé sous le signe du deuil, fait de mots difficiles à sortir, quelque peu thérapeutiques pour moi. Les récits qui suivent touchent à la mort, au suicide et au deuil. J'en déconseille la lecture si le sujet est sensible. Ceci fait office d'hommage à celle et ceux qui m'ont quittée en cette année difficile. Ces mots sont pour moi je l'espère, une manière de tourner la page.   Surtout, ces mots sont pour elleux :      Ces mots sont pour Guillaume ...    L e fils de ma belle-mère, dont on m'a annoncé le décès en février. C'est un texto de mon père désemparé qui me réveille : "Ma chérie, Guillaume est dcd. Il a mis fin à ses jours". D'un seul coup tout est trouble, suspendu, les jambes tremblent. La lampe de chevet dont on ne trouve pas l'interrupteur, se retrouve au sol, le souffle s'accélère, on relit le texto. On pleure un peu ... On fait face aux questio...