Hello ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit ici. Je reviens ce soir après un long moment de flou et d'écrits compliqués. Depuis quelques mois, je travaille sur un roman court. Me voilà auteure de 150 pages d' "écriture de moi-même" qui n'ont pas vocation à être publiées, ni lues par quiconque, mais dont j'avais besoin pour revenir plus légère à ce blog qui me tient énormément à cœur. Et même si ce "livre" va certainement dormir dans un ordinateur pour l'éternité, je prends la liberté d'annoncer qu'il est écrit puisque j'en suis fière, fière d'en avoir au moins terminé un.
Mais écrire simplement pour soi a parfois trop le goût de la solitude, et j'avais besoin de revenir vous parler ici. Comme dans chacun des billets précédents, je viens livrer quelques morceaux de moi. Et ce soir, j'ai envie de vous parler de musique ou plutôt de chanson. Vous comprendrez, il faut que je vous parle ...
La première fois que ça m'est arrivé, c'était en 2012. Hasard de brocante, j'achète cet été là un CD de Jean-Louis AUBERT et découvre Alter Ego qui, bien qu'elle soit un classique, m'était jusque là inconnue. A cette époque, dans l'année de mes quinze ans, j'étais amoureuse. J'étais follement amoureuse. J'ai écouté ce titre des dizaines de fois, m'enfermant dans le fantasme d'une idylle qui n'était pas la mienne. Là où mon rapport au texte a joué un rôle fondamental, c'est dans la manière dont mon esprit transformait cette chanson en chanson d'amour. J'entendais : "Tu es partie, mon amie. Tu m'as laissée seule ici. Et partout tu me suis, mon alter ego. [...] Dans mon cœur rien ne change, t'es toujours là mon ange.". Le texte original ne compte bien entendu pas de "e" au participe passé qui féminise le propos. J'en mettais un moi. Je comprenais cette année là que "mon ange" à moi était une femme. Je comprends d'ailleurs (et accepte) depuis peu que cela est toujours le cas. Toujours est-il qu'Alter Ego m'a tenue des années et que cela fait partie des textes que je déteste entendre à la radio. Lorsqu'elle arrive par surprise cette chanson, elle déclenche des larmes, des rêveries, des sourires, que sais-je d'autre ... Ce n'est d'ailleurs pas la seule chanson qui m'a renvoyé mon identité sexuelle à la tronche, on citera aussi : Mujer contra Mujer de Mecano (un classique) vers 16 ans, A Thousand Years de Cristina Perri, pendant que j'étais en couple avec un garçon et que je me résignais. Ça faisait : "How to be brave ? How can I love when I'm afraid to fall ..." . Récemment il y a aussi eu Pourvu de Gauvin Sers que j'aurais pu écrire, à quelques détails près, dans un instant fleur bleue. L'amour et l'idée que je m'en fais prennent alors une autre couleur. S'il y a des femmes que je n'ai pas le droit d'aimer, cela ne veut pas dire que je n'ai pas le droit d'aimer les femmes. C'est tout récemment que j'ai pris la décision de ne pas (ne plus?) me cacher. Et ça fait un bien fou, même quand ça fait peur.
Ce n'est pas vraiment de musique dont on parle ... Vous l'aurez compris.
(Pourquoi j'écris ça ? Parce que je suis presque "out" et étonnement bien dans mes baskets depuis. Parce que ça fait partie des grands changements dans ma vie, qui laissent entrevoir des jours bien plus gais ( gays ?) qu'avant. 😁)
Je vous laisse avec la chanson qui accompagne cette période de coming out, qui résonne en boucle dans mon casque, et qui me donne du courage. Je vous souhaite aussi d'être heureu.x.ses et d'être vous, sans mensonges ni barrières. C'est comme ça que je vous aime.
TIGHTROPE (LP dans l'album Lost On You)
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https://www.youtube.com/watch?v=wXoXCDgXyCE
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