Salut tout le monde ! C'est pour quelque chose d'un peu différent de d'habitude que je vous écris. Je ne suis pas une chroniqueuse bouquins hors pair, mais j'ai lu quelque chose qui mérite deux trois petits mots.
Je vous parlerai donc de London By Art, qu'une jeune fille que je connais un peu a publié tout récemment. C'est son premier roman, je me suis dit que quelques mots là dessus lui feraient plaisir et pourraient l'aider.
L'auteure s'appelle Chloé Vivet, elle n'est âgée que de 16 ans et ce qu'elle fait est très prometteur. Elle s'est auto-éditée, et pour cela je salue son courage. Sachant qu'elle fait elle même la promotion de ce livre qu'elle a commencé à écrire il y a quelques années, un coup de pouce est peut-être le bienvenu.
Quatrième de couverture :
Claire James a toujours eu le goût de la liberté, comme sa mère. La chance de sa vie, c'est maintenant. Si elle veut suivre le même chemin, il ne lui reste plus qu'à désobéir à son père, le vice-président des Etats-Unis. Sa nouvelle vie l'enchante ; entre Londres, ses études et son appartement, Claire a dorénavant tout pour être heureuse. Pourtant, un léger détail l'empêche d'être pleinement libre : Maxime Garnier est le professeur le plus strict et le plus mignon de l'institut Courtauld. Elle ne devrait pas y porter d'importance surtout lorsque les meilleures équipes américaines tentent de la retrouver? Résistera-t-elle à la tentation pour préserver sa liberté ?
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Comme l'annonce cette quatrième de couverture, on parle d'une histoire d'amour. J'en dis quelques mots sans en spoiler la fin :
Les personnages inventés par Chloé sont très complémentaires. J'aime beaucoup la manière dont elle les présente, leurs physiques respectifs sont détaillés avec précision et donc, il n'est pas difficile d'entrer dans son univers puisqu'on ne peine pas à s'imaginer ce à quoi ressemblent Claire et Maxime. Il m'est particulièrement agréable de pouvoir suivre une histoire dans laquelle je n'ai pas besoin de chercher sans cesse quels sont les liens entre les protagonistes, le roman entier tourne autour de six personnages : Nos deux tourtereaux, les voisins de palier de la jeune fille dont il est question, son père, et sa mère décédée à laquelle elle fait mention très souvent. C'est étonnant de simplicité, mais chez moi ça fonctionne bien, ça coule tout seul.
Chloé se met dans la peau de son personnage principal avec beaucoup d'aisance, en écrivant à la première personne, ce qui aide son/sa lecteur/trice à comprendre les sentiments de ce personnage qui envoie directement son ressenti, sans barrières.
De plus, elle décrit avec précision ce qu'elle sait de la culture londonienne, ce roman nous balade entre tasses de thé, underground et dessins.
Pour ce qui est de la romance ... Lecteur fleur bleue, ce livre est fait pour toi ! Je n'en dis pas plus au risque de tout vous raconter et de gâcher des surprises.
Je vous propose donc une courte critique, points positifs puis négatifs. Qui bien entendu n'engage que moi, c'est un ressenti personnel.
Points positifs :
- L'écriture. J'ai été un peu déroutée par le style de l'auteure dans les premières pages. loin de moi l'envie de l'infantiliser, ce n'est pas le but. Mais il faut tout de même rappeler qu'elle a seize ans. Et son style, bien que simple et courant, est impressionnant de maturité. Dans les descriptions surtout, on sent la maîtrise d'un vocabulaire développé et complet. Les formulations ne se répètent pas, tout est construit.
- Claire, le "girl power" et la jeunesse. Claire est effrontée, sûre d'elle, doute peu. Chloé dresse le portrait d'un personnage courageux qui n'a pas froid aux yeux. Claire n'aime pas les règles ni les protocoles, Claire n'aime pas les machos ni les garçons hautains. Pourtant, elle aime farouchement ce mec imbuvable qu'est son prof d'art. Tant pis, elle lui règle son compte, n'hésite pas à lui répondre avec arrogance et lui fait comprendre à plusieurs reprises qu'elle décide seule de la manière avec laquelle ce Dom Juan doit s'adresser à elle. On pourrait s'attendre à découvrir une jeune femme aveuglée par l'amour et par la liberté, mais Claire a les pieds sur terre. J'ai presque envie de dire qu'elle est une féministe en herbe, peut être même comme la jeune fille qui l'écrit, et ça, ça fait du bien ! (Donc cœur sur toi Chloé, j'ai bien ri en lisant ces passages.)
- La bienveillance. Tout dans ce livre m'a fait penser à certains épisodes de ma vie, communs certainement à beaucoup de jeunes gens. La découverte du sentiment amoureux, l'envie de prendre son envol, la perte de confiance qu'on peut encaisser en partant loin de chez soi pour la première fois ... Toutefois, nous ne tombons à aucun moment dans la caricature de la jeune femme amoureuse, ni dans celle de l'ado dépressive. (Oui parce que Claire a presque le même âge que moi, et même après vingt ans, on n'est sûrs de rien, on n'est pas tout à fait adultes.). C'est un roman plein de bienveillance qui pourrait, j'en suis sûre, faire rêver et faire disparaître les angoisses de n'importe quelle lectrice folle amoureuse. Les personnages de ce livre mènent une vie compliquée mais sont bienveillants les uns envers les autres. D'ailleurs, j'aimerais avoir Amy (voisine de pallier de Claire) comme amie intime. Les dialogues entre les deux femmes sont adorables de bienveillance, de confidences et d'amitié. Bref, on s'identifie facilement à tout ce joli petit monde, et même si certains personnages sont volontairement détestables, on n'a pas envie de les détester, on s'attache.
Points négatifs :
- Ceux qui me connaissent le savent, je ne suis pas une grande romantique. Du moins, je ne lis que très très peu de romance. C'est donc un avis très personnel qui va faire bondir les romantiques de colère. Tout simplement, je m'ennuie vite à lire des romances. Ici, l'accumulation de petits surnoms mignons, de phrases envoûtantes et de déclarations échangées par les personnages principaux pourrait en refroidir plus d'un. MAIS ... Oui, il y a un MAIS. C'est encore une fois écrit avec beaucoup de maturité, ce qui rend ces passages moins niais et plus faciles à supporter pour ceux qui comme moi, n'aiment pas les histoires d'amuuuuuuur. A défaut d'être embarquée par les scènes amoureuses, j'étais tout de même contente de lire ces jolies phrases, que je serais moi-même bien incapable d'écrire ou de formuler. Ce n'est pas la relation dont je rêve, mais la manière dont c'est raconté pourrait cependant en faire rêver d'autres. D'ailleurs : (Chloé, encore cœur sur toi pour les sous-entendus de scènes charnelles c'est bien écrit, c'est le juste milieu, on ne tombe pas dans un érotisme cliché et moche. On n'a pas non plus l'impression que Claire soit une sainte. 😉)
- Maxime me laisse perplexe. Qui n'a jamais fantasmé une idylle avec un.e enseignant.e ? C'est un grand classique. Mais ce Maxime ... Il est beau comme un dieu grec, d'une intelligence déroutante, complètement torturé, protecteur, hautain, méchant, puis gentil, puis re-méchant ... J'ai eu l'impression de découvrir un personnage ultra fantasmé, une impression de déjà entendu. On a tous connu ce prof qui faisait baver d'envie toutes les midinettes de nos lycées, et j'ai été un peu tristounette de ne pas découvrir autre chose. J'aurais aimé savoir autre chose de ce personnage (déjà très détaillé) comme par exemple quelques épisodes de son enfance, ses projets pour l'avenir avant la rencontre de Claire ... Cependant, c'est à nuancer. Le personnage est volontairement caricatural. Et pour laisser s'exprimer l'insolence de Claire, il fallait obligatoirement la confronter à un caractère ambigu et fort. J'ai donc trouvé Maxime intéressant quand il a commencé à s'écraser devant Claire. Le tir a donc été bien rectifié lorsque Chloé laisse la possibilité à son personnage de sortir de la caricature et d'en dire un peu plus sur ce qu'il a vécu et ce qu'il espère vivre. J'attend le Tome 2 pour me faire un avis plus précis sur ce Dom Juan que j'espère voir revenir avec plein d'histoires à raconter.
- La récurrence des dialogues : Le livre est à demi composé de dialogues. C'est absolument nécessaire à la compréhension de la psychologie des personnages. Mais cela écourte le livre. Et c'est dommage. Cette jeune femme écrit très bien et j'ai trouvé ça un peu dommage de lire autant de dialogues. J'aurais aimé la lire un peu plus longuement, London By Art se lit très vite, et le style que l'auteure emploie dans ses paragraphes narratifs est vraiment à développer. Mais ça viendra vite, c'est prometteur.
Encore une fois, tout cela est strictement personnel. Ça n'engage que moi. Mais pour finir cette critique, j'ai envie de dire que le Tome 2 sera dans ma bibliothèque lui aussi. Parce que j'ai lu des romances bien plus chiantes et beaucoup moins bien écrites que celle ci, pourtant issues d'auteurs et d'auteures plus expérimenté.e.s et connu.e.s.
Pour une fois, j'ai apprécié de lire une romance, et ce n'était pas gagné. Donc encore bravo à cette jeune femme, pour le style, pour la passion de l'écriture, pour le courage. Longue vie à sa plume et à son envie de raconter des histoires. je suis impatiente de la découvrir dans d'autres registres.
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